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Compte rendu subjectif de la conférence nationale de la coopération internationale
Paris, 16-18 septembre 2002

septembre 2002

Du 16 au 18 septembre 2002, le Haut Conseil de la Coopération Internationale (HCCI), service de la Primature de la République française, a organisé une conférence nationale de la coopération internationale sur le thème : « Coopérer au début du 21e siècle. Pourquoi ? Comment ? Questions sans préjugés ». On trouvera sur le site du HCCI des informations suffisantes sur l'organisation et l'orientation du contenu de ces assises. Mon compte rendu reste partiel et subjectif, surtout que je n'ai pas participé à tous les ateliers qui se tenaient en parallèle.

Des orateurs invités de l¹Afrique subsaharienne : j'ai noté la présence de Mesdames Aminata TRAORE (ancienne ministre de la Culture de la République malienne et auteur, entre autres, du livre « Viol de l'imaginaire ») et Marie Angélique SAVANE, ainsi que de Messieurs Emile NZINSOU (ancien chef de l'Etat béninois), Emmanuel NDIONE (co-auteur en 2001 de « Une Afrique s'invente. Recherches populaires et apprentissages de la démocratie ») et Jean-Pierre ELONG MBASSI (urbaniste camerounais).

De l'ensemble des séances auxquelles j'ai participé (toutes les plénières et 4 ateliers, j'ai retenu deux grandes orientations du débat :

(1) Les préoccupations occidentales étaient essentiellement politiques et budgétaires : comment augmenter le volume français d'aide internationale de manière que la France puisse peser dans les lieux où se développe la pensée de la coopération, comment articuler le bilatéral et le multilatéral, le public et le privé, l'approche projet et l'approche programme ; comment rationaliser la coopération pour éviter le gaspillage. Un nouveau concept a émergé : l'omnilatéralisme qui ferait la symbiose entre le bilatéral et le multilatéral.

(2) Les préoccupations africaines étaient surtout épistémologiques, anthropologiques et éthiques. Il faut refonder à la base les principes et le fonctionnement de la coopération en remettant en cause la rhétorique internationale, le relâchement de la solidarité française qu¹impose son passé colonial, la marchandisation de la culture, la hiérarchisation des droits (économiques, sociaux, culturels), le « meurtre » du savoir-faire africain. Un dialogue conceptuel est une nécessité pour dissiper le malentendu permanent de la coopération internationale et pour concevoir la pauvreté comme résultat du processus actuel de la production. Dans la coopération culturelle, il va falloir coordonner les centres culturels étrangers avec la dimension culturelle africaine.

Au niveau de la participation au débat, l'on a déploré les chaises vides le jour réservé (mardi) aux points de vue du Sud sur la coopération. Cette remarque pourra amener le HCCI à organiser les assises de ce genre loin en dehors de Paris.

Du point de vue du contenu, il n'a été fait nulle part mention de la société de l'information, de la fracture numérique et des nouvelles technologies qui, pourtant restructurent et dynamisent aujourd'hui la coopération au développement. Michel Mavros et nous même avons fait la remarque.

Pour le reste, nous avons entendu le discours classique de ces genres de rencontre : nécessité d¹augmenter l'aide, de faire du Sud un partenaire et non un assisté, de concevoir la coopération comme un espace de co-prospérité, d'abandonner le coopération de la « Franç-Afrique » ou de l'Afrique de Papa, d'impliquer les entreprises dans le circuit de la coopération, de faire de l¹immigration un élément de la modernité, de faire de la société civile un acteur de la coopération, de faire de la coopération décentralisée un élément de la démocratisation, de faire en sorte que les citoyens du Nord se sentent « propriétaires » de l'aide, de poursuivre la coopération technique, d'assouplir les conditionnalités d¹aide, de délier l'aide, d'évaluer les pays pauvres à partir des pays pauvres plus avancés, etc.

 

Raphaël NTAMBUE

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