Africa'nti : Brèves : La fracture numérique surestimée

La fracture numérique surestimée

Février 2001

La fracture numérique globale entre le Nord et le Sud - les pays industrialisés et en développement - est sans aucun doute très grand. Mais il est aussi surestimé.

Pourquoi ? Parce que nous avons tendance à utiliser des modèles invalides sur la connectivité du Sud : des modèles qui reposent sur la notion occidentale d'un compte e-mail servant pour un individu; ainsi que des notions pre-globales sur les comptes et serveurs Internet servant seulement leur pays d'origine.

En pratique, de nombreux individus des pays en développement utilisent des serveurs et - tout particulièrement - des comptes basés au Nord. Ils partagent également l'accès, avec un compte pour plusieurs personnes. Loin des statistiques officielles, des individus sont connectés - via leur organisations, les membres de leur famille, ou via des amis, des connaissances et des voisins.

Des recherches récentes sur Trinidad et Tobago le montrent¹. Les statistiques officielles montrent seulement qu'un foyer sur vingt est connecté au réseau. Des études de terrain, quant à elles, montrent qu'un foyer sur trois a accès à un compte de messagerie électronique. La fracture numérique globale est une vraie réalité, et une question qui doit être traitée. Cependant, ces chiffres suggèrent que cette fracture est peut-être mal comprise et jusqu'à sept fois surestimée.

Richard Heeks

(i) Miller, D. & Slater, D. (2000) The Internet: An Ethnographic Account, Berg, Oxford, UK.

Dr Richard Heeks
Senior Lecturer, Information Systems & Development Institute for Development Policy & Management
University of Manchester
Precinct Centre Manchester
M13 9GH U.K.

Email: richard.heeks@man.ac.uk
IDPM Web: http://www.man.ac.uk/idpm

Cette brève est issue d'un message de Richard Heeks sur la liste Afrik-it. Il est reproduit et traduit avec son autorisation. Traduction : Eric Bernard

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