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De mauvais chiffres pour les multinationales.
septembre 2002
70 milliards d'euros d'endettement et 12,2 miliards de pertes au premier semestre 2002. Ce sont les chiffres de France Télécom. Cet endettement est à peu près identique à celui de Deutsche Telekom (67 milliards d'euros). 70 milliards d'euros c'est l'équivalent du PIB du Chili. Un septième de cette somme suffirait pour lutter contre le Sida autour de la planète.
10 milliards d'euros d'actifs. C'est ce que devra céder Vivendi, sous la pression des banques, avant de pouvoir accéder à une nouvelle ligne de crédit de 2 milliards d'euros..
23 000. C'est le nombre de licenciements prévus par Alcatel pour l'année 2003.
29 000. C'est la réduction d'effectif effectuée par Worldcom entre 2001 et 2002. Le 8 septembre 2002, Worldcom a déposé sa requête de placement sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites.
A l'heure de la mondialisation, il faut bien se demander où vont se résoudre les problèmes de ces grandes entreprises. Pour France Télécom on sait que l'État français interviendra, une fois de plus, tout comme il a déjà subventionné Vivendi à hauteur de 8 000 millions de Francs entre 1998 et 2000. Pour Worldcom, le chapitre 11 lui permet l'octroi de 2 milliards de dollars de prêt.
Bien que France Télécom dispose de nombreuses participations dans les entreprises de télécommunication africaines, il semble peu probable qu'elles soient directement touchées par la crise financière du groupe car elles ne participent que marginalement au chiffre d'affaires total. Ce qui est éventuellement possible par contre est une diminution de l'investissement de France Télécom en Afrique, la politique d'achat et de participation étant la principale cause incriminée de cette crise.
Selon les analystes, c'est dans les pays de l'Europe de l'Est que tous ces déboires financiers vont avoir le plus d'impact. Des inquiétudes émergent sur le sort des salariés de TPSA, filiale de France Télécom en Pologne. Hungary Telekom ferait partie des cessions de Vivendi, de même que l'entreprise polonaise Elektrim..
Dans une industrie mise à mal, seules les entreprises Cisco et Microsoft affichent une santé insolente. La main invisible du marché semble soutenir les monopoles.
La tempête sur la "nouvelle économie" secoue les plus grosses entreprises après avoir balayé nombre de start-up. C'est pourtant dans ce contexte que l'Union Internationale des Télécommunications entreprend sa réforme pour faire plus de place en son sein à un secteur privé multinational moribond. Ceci devrait, disent les experts de l'UIT, "préserver et renforcer la crédibilité de l'Union sur le plan international."
Comment des entreprises incapables de gérer leur avenir sans faire appel à l'aide publique pourraient-elles crédibiliser une institution internationale déjà très critiquée pour ses choix en matière de politiques des télécommunications ? Comment surtout accepter que de telles entreprises puissent peser sur les choix publics mondiaux ?
Est-il utopique de penser que ces questions ont leur place au Sommet Mondial sur la Société de l'Information ? Y aura-t-il une place pour affirmer que si l'UIT a bien besoin d'une réforme, ce n'est pas celle qu'elle nous prépare dont la société de l'information a besoin ?
Sources :
Libération du 14-15 septembre 2002
Le Monde du 21 septembre 2002
La Tribune du 16 août 2002
http://www.transnationale.org/
Alcatel : http://www.alcatel.com/
Union internationale des Télécommunications.Eric Bernard
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